Processus |
Dans un premier temps, je
pars à la recherche d'une image qui naît d'un hasard mélangé
d'intuitions. Les fluides de différentes matières vaporisées s'opposent, se repoussent sur la toile. Ils dispersent les couleurs de pigments purs déposés en premier lieu d'une manière très disparate. Puis j'assemble de force ces matières hétérogènes et les fige violemment sur la toile. Après cette première étape, j'obtiens un amas dense de motifs plus ou moins aléatoires, désorganisés et superposés... mais qui semblent avoir une profondeur d'écriture infinie même lorsqu'on se rapproche tout près du support. J'apprends à lire et imiter les écritures biomorphiques de la matière, pour me familiariser avec elle. J'efface ainsi certaines zones avec des applats de couleurs pures aux délimitations claires, dans l'objectif de laisser apparaître une forme d'architecture au sein du presque-chaos. Ainsi l'exterieur définissant la forme apparaît. C’est l'écriture par le vide qui donne la cohérence entre les formes. Cette cohérence subjective dans la lecture peut ainsi engendrer l'aspect narratif de l'image. Un univers étrange se crée alors, mélangeant profondeur, structure, émotion et symbolisme. La richesse des formes, la chimie des matières s'opposent à l'espace saturé d'une profondeur colorée. Les formes entre elles peuvent jouer et raconter . Le plus étrange ce sont les aspects psychédéliques qui émane souvent de ces scènes figées. Comme si mélanger le naturel et l'esprit dans la confrontation pouvait donner l'image-clé portant l'univers biologique et émotif inscrit au fond des perceptions. Lionel Durupt |